Considéré depuis des années comme un des meilleurs boxeurs du monde, le japonais Naoya Inoue a confirmé son statut ce mardi en battant le champion WBO et WBC des super-coqs, l’américain Stephen Fulton, et devenant par la même occasion champion du monde dans une 4ème catégorie de poids différente. Une performance exceptionnelle, qui forge encore un peu plus sa place dans le panthéon de ce sport.
Le challenge était de taille ce mardi pour Naoya Inoue. Après avoir été champion du monde des mi-mouches et des super-mouches, sans trop de compétition, puis après avoir roulé pendant 4 ans sur une catégorie des poids coqs pourtant très relevée, le japonais allait partir à l’assaut d’une quatrième catégorie différente, les super-coqs. Et pas contre n’importe qui, puisque c’est le champion du monde WBO et WBC Stephen Fulton, roi de la catégorie depuis l’an dernier, qui se dressait sur le chemin d’Inoue. Un duel de haut niveau entre deux boxeurs invaincus et ayant dominé leurs catégories respectives.
Mais alors qu’on s’attendait à un combat très disputé, l’affrontement a rapidement tourné à la correction. Dans une Ariake Arena de Tokyo pleine à craquer et entièrement acquise à la cause du héros national, Naoya Inoue (25-0, 22 KO) a annihilé Stephen Fulton (21-1, 8 KO) par arrêt de l’arbitre à la 8ème reprise, remportant ainsi les ceintures WBO et WBC des super-coqs. Une performance dantesque, qui permet au japonais de devenir champion dans une 4ème catégorie de poids, et de confirmer qu’il est probablement le boxeur le plus dominant au monde.
Dès le début du combat, Inoue a pris les devants et a imposé son rythme, face à un Fulton visiblement très nerveux et figé par l’enjeu. Profitant de sa vitesse de bras et de déplacement, le japonais, très serein et concentré, a rapidement dominé les débats, que ce soit offensivement grâce à de belles combinaisons de 2/3 coups, ou même en défense et en contres. En face, l’américain a mis du temps à rentrer dans son combat, étant plutôt inactif et dépassé sur les premiers rounds. Mais même lorsqu’il s’est réveillé, autour de la 6ème reprise, en étant plus agressif et en se servant de son allonge, Inoue continuait à dominer en cassant les distances et en augmentant le rythme des coups.
Extrêmement précis, puissant et chirurgical dans ses coups, très rapide dans ses déplacements et ses contres, ne commettant pas une seule erreur en défense, Naoya Inoue était tout simplement au-dessus dans tous les domaines. Même lorsque Fulton a voulu aller au corps-à-corps, le japonais réussissait à s’en sortir grâce à son dévastateur crochet gauche au corps et sa rapidité. Après 7 rounds de domination totale, et en étant de plus en plus en confiance, Inoue accélère lors de la 8ème reprise, et après un superbe enchaînement jab au corps puis bras arrière au visage, il envoie l’américain au tapis d’un monstrueux crochet du gauche. Fulton trouve la force de se relever, mais reste très touché, et le japonais ne lui laisse aucune chance en l’enchaînant dans un coin du ring, forçant l’arbitre à stopper le combat.
Qui peut battre Inoue ?
Une performance colossale de la part du « Monster » – qui n’a jamais aussi bien porté son surnom – qui plus est, face à un boxeur de classe mondiale. S’il n’a rien pu faire aujourd’hui, étant incontestablement inférieur au japonais, Stephen Fulton reste un excellent boxeur, comme l’a prouvée son année 2022. Mais comme l’ont prouvé les Nonito Donaire, Emmanuel Rodriguez ou Jason Moloney avant lui, Naoya Inoue est tout simplement d’une autre galaxie, et vient probablement de nous sortir sa meilleure prestation ce mardi.
Et maintenant, qu’attendre de la part du japonais ? Plus que jamais, il semble intouchable, alors qui peut bien rivaliser avec le meilleur boxeur du monde ? Si une unification des 4 ceintures des super-coqs contre le philippin Marlon Tapales (37-3, 19 KO), champion WBA et IBF, semble être la prochaine étape, il serait très surprenant de voir ce dernier bousculer le japonais. En attendant de voir ça, profitons de vivre en même temps que ce boxeur d’exception, ce talent générationnel, parce qu’il est peu probable de retrouver un combattant pareil de sitôt.
Hugo BRUN