Usyk intraitable, Ngamissengue vainqueur !

Peu de suspense, mais beau combat la nuit dernière en Pologne dans la Tarczyński Arena de Wrocław. A l’exception du cinquième round et une puissante frappe donnée semble-t-il un peu trop bas (et jugée comme telle par l’arbitre Louis Pabon ) et qui lui scia littéralement les jambes pendant plusieurs minutes, le phénoménal Oleksander Usyk (21-0, 14 KO) n’a pas tremblé pour conserver son invincibilité et ses titres WBA-WBO-IBF des poids lourds.

À trente-six printemps l’Ukrainien continue de nous éblouir avec sa boxe si subtile et diablement efficace. D’autant plus impressionnant qu’en face le colosse Daniel Dubois (19-2, 18 KO), de onze ans son cadet, n’était pas venu faire de figuration. Le Britannique n’a pas grand chose à se reprocher, est-il réellement nécessaire de préciser qu’on ne boxe pas un cador de là trempe de l’Ukrainien de la même manière qu’un Gorman ou un Dinu ? Dès le premier round et un jab magnifique du champion qui le fit nettement reculer, on comprit que la soirée serait pénible pour « Dynamite ».

Ce ne fut pas pour autant  une partie de plaisir pour Usyk, forcément très vigilant devant la puissance de frappe de son  challenger.
La victoire du champion faisait néanmoins peu de doute à mesure qu’il empilait les rounds avec de plus en plus d’autorité. Fin du huitième, une belle combinaison envoyait Dubois à terre pour la première fois. Le combat était plié dans la reprise suivante, le challenger posant genoux à terre sans avoir tellement l’intention de battre le compte, ce qui poussait Luis Pabon à arrêter la rencontre.Pas sûr que cette performance magistrale pousse Tyson Fury à accepter un combat avec l’Ukrainien. Malheureusement, hormis le « Gypsy King », seuls trois noms semblent un challenge digne d’intérêt pour Usyk : Deontay Wilder et son punch dévastateur malgré sa boxe chaotique,  le prodige Jared Anderson et son style unique portée par un débit de coups prodigieux mais sans doute encore un peu vert, et éventuellement Bakhodir Jalolov s’il réalise un jour définitivement la transition vers les professionnels. Les Hrgovic, Joyce, Zhang, Makhmudov et compagnie semblent quant à eux bien trop prévisibles pour l’inquiéter.

Enfin il convient de saluer la prestation de notre représentant Anauel Ngamissengue (13-0, 8 KO) opposé en sous-carte au local Fiodor Czerkaszyn (22-1, 14 KO). Le Polonais, jusqu’alors invaincu et avec quelques jolis scalps à son palmarès, représentait un sacré défi alors que le Français boxait pour la première fois à l’international. Après huit rounds très enlevés et deux knock-down à son crédit, Ngamissengue empoche une décision majoritaire (qui aurait dû être unanime) bien méritée !

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