Canelo toujours roi des super-moyens

Devant 55.000 spectateurs acquis à sa cause, chez lui à Guadalajara au Mexique, Saul ‘Canelo’ Alvarez a conservé ses quatre ceintures des super-moyens en battant John Ryder sur décision unanime, après avoir surclassé le britannique. Un beau triomphe devant son public pour le mexicain, mais avec le sentiment de ne plus être aussi dangereux qu’avant.

Le stade Akron de Guadalajara – sa ville natale – plein à craquer, 55.000 supporters venus spécialement pour lui en ce week-end du Cinco de Mayo et une entrée à la fois épique et émouvante, Canelo ne pouvait rêver mieux ce samedi soir. Tout était réuni pour que cette soirée soit mémorable pour le boxeur mexicain et ses compatriotes, et le champion du monde n’a pas déçu. Pour son retour sur les rings mexicains, presque 12 ans après son dernier combat dans son pays, Saul ‘Canelo’ Alvarez (59-2-2, 39 KO) a conservé ses ceintures WBA, WBC, IBF et WBO des poids super-moyens en battant le britannique John Ryder (32-6, 18 KO), par décision unanime (120-107, 118-109, 118-109). Un combat maitrisé de bout en bout pour le mexicain devant un public en folie, avec comme seul regret de ne pas avoir réussi à terminer cet affrontement avant la limite.

Un combat maîtrisé quasiment de bout en bout

C’était pourtant bien parti puisqu’après un début de match où il a directement imposé son rythme et occupé le centre du ring, Canelo a accéléré le rythme à partir de la 3ème reprise, et s’est montré redoutable en contres et en efficacité. Pendant les rounds suivants, le mexicain a été très patient et méthodique pour punir John Ryder avec des coups extrêmement précis et dévastateurs, allant même jusqu’à envoyer le britannique au sol lors de la 5ème reprise, à la suite d’un sublime enchaînement jab-direct du droit.

Après un magnifique enchaînement jab-bras arrière chirurgical, Canelo a envoyé Rtder au tapis en fin de round 5

Pourtant ébranlé et touché au nez, Ryder va bien résister sur la suite du combat, rendant une très bonne réplique à un Canelo pourtant plus actif qu’au début. Si le mexicain va continuer de punir constamment un Ryder dur au mal, plus le combat avance, plus ce dernier sera coriace et combatif. À la fin du round 8, Canelo va encore envoyer son adversaire au tapis, et si l’arbitre a estimé qu’il a glissé, l’anglais semblait encore une fois bien touché par les coups chirurgicaux du champion du monde.

Un Canelo sur le déclin physiquement ?

Mais alors qu’on pensait qu’Alvarez allait pouvoir terminer le travail avant la limite, les derniers rounds ont montré quelques limites physiques de la part du mexicain. Sur les 3 dernières reprises, Canelo s’est montré bien moins énergique et a semblé pécher en endurance, ce qui a permis à Ryder, surprenant de résilience, de mieux finir le combat. Ce sont les seuls bémols qu’on peut faire au combat de Canelo, très maîtrisé et réussi dans l’ensemble : il a manqué d’endurance sur la fin, et s’est montré bien moins dangereux qu’avant en général. Des soucis qui n’ont pas eu d’impact sur le combat tant il était au-dessus de son adversaire du soir, mais qui peuvent être importants sur la suite de sa carrière.

C’est un constat que l’on peut faire sur ses 3 derniers combats, Canelo Alvarez semble marquer le pas – il compte quand même plus de 60 combats pro à seulement 32 ans – et commence à décliner sur le plan physique (puissance, explosivité, endurance). Bien évidemment, il reste un boxeur exceptionnel qui est toujours bien au-dessus de 99% des boxeurs de sa catégorie, mais depuis sa défaite contre Bivol il semble moins impérial qu’avant. À voir quelle sera la suite pour lui, s’il veut retourner chez les mi-lourds, où ce déclin physique peut être un gros handicap, ou s’il veut continuer à écumer cette catégorie des super-moyens, où seul David Benavidez semble à la hauteur pour le moment.

Canelo n’était pas le seul champion du monde mexicain triomphant ce soir puisqu’un peu plus tôt dans la soirée, Julio Cesar Martinez (20-2, 15 KO) a conservé son championnat du monde WBC des poids mouches en battant le panaméen Ronal Batista (15-3, 9 KO) par arrêt de l’arbitre à la 11ème reprise. Enfin, l’ancien champion du monde des mi-lourds Oleksandr Gvodzyk (19-1, 15 KO), de retour depuis le début d’année après 3 ans loin des rings, s’est imposé par arrêt de l’arbitre à la 6ème reprise contre l’estonien Ricards Bolotniks (19-7-1, 8 KO).

Hugo BRUN

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