Maxime Vaz, espoir français

« Chaque année en France, des milliers de femmes et hommes suent sang et eau dans l’ombre des salles de boxe. Certains veulent apprendre à combattre, d’autres viennent se défouler ou se lancer des défis… Une petite poignée seulement est destinée à briller jusqu’aux plus hauts sommets du Noble Art. Une technique innée, une gestuelle ou le punch qui fait la différence et saute aux yeux. Leur talent se démarque et se remarque au fils des compétitions amateurs, ils sont nos champions de demain, nous leur donnons ici la parole. »

Maxime Vaz (10-2)

2,02 mètres de haut, 104 kilos sur la balance, 22 ans et Vice Champion de France 2021. Maxime Vaz, pensionnaire du Ring de Massy évoluant en équipe de France boxait en sous carte du gala Yoka vs Bakole ce 14 mai à l’Accor Arena de Bercy. En seulement 12 combats amateurs (10-2) Maxime s’est déjà fait une sacrée réputation, de par son physique impressionnant mais surtout par ses compétences sur le ring. Un jeu de jambes et un retrait du buste impeccables, une palette de coups et une vitesse d’exécution impressionnantes pour un super-lourds, sans parler de sa force de frappe. 

Le Longjumellois (91) rêve des Jeux de Paris 2024 mais nous parle déjà de ses ambitions professionnelles. Maxime vise loin et il a l’allonge nécessaire pour atteindre ses objectifs…

Boxenet: Pourquoi la boxe Anglaise ?

J’ai pratiqué le Football durant 6 années, de mes 10 ans à mes 16 ans. Après ça j’ai voulu apprendre un sport de combat. J’hésitais entre le judo, le karaté ou la boxe mais c’est la boxe que je tente en premier. Ça me plait tout de suite et à 16 ans et demi je décide de m’y mettre totalement. 

BN: Tu as commencé sur le tard ce sport et tu es déjà en équipe de France, comment expliques-tu ce succès ? 

Je suis quelqu’un qui apprend rapidement. En quelques mois je maitrisais déjà les bases du noble art, j’étais très à l’aise et tout s’est enchainé rapidement. Lorsque j’ai intégré l’équipe de France je me sentais comme l’outsider, car j’avais un petit palmarès et très peu d’années de pratique comparé aux autres. Mais j’ai pu surmonter ce complexe et être à la place ou je me trouve aujourd’hui.

Ce n’est pas forcément en commençant très tôt que l’on réussit, c’est surtout une question de travail, de sacrifice et de moyens que l’on se donne pour être au top !

BN: Quel est ton plan de carrière  ?

Dès mon premier combat amateur j’ai su que je voulais rentrer en équipe de France pour disputer les Jeux Olympiques. J’ai réussi à l’intégrer en septembre 2020 avec tous les sacrifices et le travail que cela implique.

Ma motivation s’est décuplée au sein de l’INSEP, je me suis énormément amélioré en peu temps, les coachs l’ont vu et le rêve des JO est devenu de plus en plus probable.

Aujourd’hui les jeux de Paris sont l’objectif principal.

BN: En 2021 tu participes à ton premier championnat de France et tu finis Vice Champion, qu’as tu pensé de tes performances ?

C’était mes premiers championnats de France. Je commence en 8eme et je perds malheureusement en finale face à Djamili Aboudou. Un boxeur que je connais bien car nous sommes tous les deux à l’INSEP. Je l’envoie au tapis au second round mais chez les amateurs ça ne fait pas gagner d’avantage de points. C’est surtout son expérience qui à joué en sa faveur. Malgré la défaite je ne suis pas déçu de ma finale car nous avons fait un beau combat.

Cette compétition à été dure pour moi, car une semaine avant les 8ème je me suis arraché les ligaments du pouce droit, on peut dire que je souffrais en silence. Mais ce n’est en rien une excuse, à partir du moment ou j’accepte de participer il faut gagner !

BN: Parles nous de ton style sur le ring.

J’utilise beaucoup mon bras avant,  je déclenche la droite quand il le faut, à chaque erreur de l’adversaire. Je me trouve assez puissant également.

On me compare souvent à Deontay Wilder car on se ressemble physiquement mais ce n’est pas vraiment une inspiration malgré que ce soit un très grand combattant. Quand j’étais jeune je regardais beaucoup les combattant poids lourds comme Wladimir Klitchko, Evander Holyfield, Muhammad Ali… Mais je n’ai jamais essayé de les copier, je pense avoir un style qui m’est propre.

BN: Tu es passé des moins de 91 kilos au plus de 91 kilos l’an dernier, peux tu nous expliquer ce choix ?

Lorsque j’ai intégré l’INSEP je pesais 93 kilos et je me suis vite rendu compte que je n’étais pas à l’aise dans cette catégorie. Je sentais que la sèche affectait mes performances. Nous avons pris la décision avec les coach de grimper. Même si ça frappe beaucoup plus fort en super-lourds, je savais que j’allais me transformer et frapper aussi fort. En 1 an j’ai  pris 10kgs et je me sens aujourd’hui beaucoup plus fort !

BN: Que penses-tu de la nouvelles catégorie intermédiaire entre les lourds léger et les lourds en professionnel (BridgerWeight) ?

C’est une bonne chose pour moi. Cela évite les trop grosses différences de poids et donc les inégalités sur le ring. Cela permet également à d’avantage de combattants de pouvoir se démarquer et percer dans ce sport. La boxe évolue, on doit s’y faire !

BN: Comment gères-tu tes émotions avant de monter sur le ring ?

Je gère bien mes émotions honnêtement je ne ressens pas de pression. Je n’ai pas peur de monter sur le ring car je suis sérieux et le travail a été fait en amont. En générale je souris avec les coachs, je rigole avec mon entourage et c’est seulement 5 ou 10 minutes avant d’entrer dans le carré magique que je commence à rentrer dans ma bulle. À cet instant je ne pense qu’à mon combat, mon adversaire et rien d’autre.

BN: Tu affrontais ce samedi Clément Gillet pour la seconde fois en sous carte de Yoka vs Bakole. Que penses tu de ta performance ?

C’est un très bon adversaire, je savais qu’il allait tout donner comme il l’avait démontré en quart de finales à Eaubonne pour les championnats de France. Je pense l’avoir encore mieux boxé cette fois ci. Même s’il sait me mettre en difficulté, j’ai fait mon combat et je l’ai maitrisé. 

À Bercy je me suis sentis vraiment comme à la maison ! Ma famille, mes amis étaient présent donc je n’avais aucune pression. Je me suis juste focalisé sur mon combat et j’espère avoir fait plaisir aux fans présents à Bercy !

BN: Comment as tu obtenu cette belle opportunité ?

Je suis soutenu par Century 21 en vu des JO 2024 et c’est eux qui m’ont donné la chance d’ouvrir le gala de Yoka. Je devais initialement disputer les ceintures Montana ce week end, mais je tenais à participer au gala de Bercy principalement pour rendre hommage à Laurent Vimont (président Century 21) qui est décédé en mars dernier. C’était un grand homme et son décès m’a vraiment attristé.

BN: L’idée du passage professionnel commence a faire son chemin ? 

Oui je souhaite passer professionnel après les Jeux de 2024. Pour l’instant ce n’est pas quelque chose que j’aborde avec mes coachs, je l’ai juste dans un coin de ma tête. C’est la suite logique des Jeux Olympiques, un passage professionnel et si je franchis le cap ce n’est pas pour faire les choses à moitié, je souhaite aller le plus loin possible. C’est pourquoi l’occasion de boxer à Bercy, si tôt dans ma carrière, était une opportunité à ne pas manquer car cela permet aux fans de boxe de me découvrir. 

BN: Tu marches dans les pas de T. Yoka, tu pourrais être son héritier… 

Chacun son parcours ! Même si j’admire la carrière amateur et pro de Tony qui fait honneur à la boxe, je souhaite faire mon propre chemin, arriver à son niveau et j’espère même le dépasser ! Il faut viser loin en boxe.

BN: Qu’as tu pensé de la défaite de  Tony Yoka et des réactions que cela a suscité ?

La boxe est un sport difficile, mais je sais que Tony va se relever et revenir encore plus fort. Certains amateurs de boxe peuvent être injustes avec Tony, car dès le début de sa carrière ils l’ont descendu sans même le connaitre.

Pour moi Yoka a une magnifique carrière amateur et un très bon plan de carrière professionnelle, malgré sa défaite, c’est l’un des meilleurs si ce n’est le meilleur professionnel en France.

La boxe est un sport extrêmement difficile, en tant que combattant il ne faut pas se laisser déstabiliser par les critiques de certains qui ne connaissent même pas cette discipline, ce sport est déjà assez compliqué. 

BN: Un mot pour terminer ?

Je souhaiterais remercier mes coachs, ma famille et mes amis qui me donnent tant de force. Merci également à mes partenaires Blast Snack, et Century 21. Je rends hommage à Laurent Vimont qui m’a suivi et donné énormément de conseil durant ces années. 

La boxe commence à revoir le jour, on a beaucoup de jeunes talentueux qui visent loin donc j’encourage les fans de boxe à nous soutenir un maximum. C’est que le début d’une grande histoire et je vous promet que vous allez bientôt entendre parler de moi !

Photos et Article Vincent Fenech

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