yquerlou a écrit : ↑19 oct. 2017, 09:36
Effectivement tes mollets ne te servent quasiment pas au ski. Alors que ce sont les muscles qui me font encore le plus mal actuellement (et là où j'ai eu des crampes dimanche)
Bon il y a aussi les ischios, mais ils me font mal uniquement quand je descends les escaliers
Bizarrement les quadriceps me font rarement mal (qq contractures sur des sorties >2h). Par contre effectivement sur des séances de vélo, les quadris, on les sent bien
Par contre, question con : ça va les tibias après une saison de ski ? Moi après une seule semaine, j'ai une bosse sur chaque tibia au dessus de la chaussure (sur la zone d'appui). J'ai du mal à imaginer l'état de mes jambes après une saison. Tu as une solution ?
Ahlàlà, mais ce n'est pas une question con du tout. Tu touches à l'un des gros problèmes du ski.
Je sens que ça va encore être un roman.
Avoir mal au tibias, techniquement, c'est bon signe, mais c'est aussi un problème pour la plupart des skieurs.
En ce qui me concerne, mon système veineux est complètement bousillé à la jambe droite (pratiquement pas à la gauche, va savoir pourquoi), j'ai des bosses plein les tibias et je suis toujours entre deux périostites.
Ces blessures ont généralement deux causes : Points durs/chocs répétés et frictions (le tibia frotte sur la languette de la chaussure à chaque flexion de la cheville).
Comment limiter les dégâts ?
1) le serrage des chaussures.
Dans la partie supérieure de la chaussure, celle qui enserre le tibia et qu'on appelle le collier, il y a souvent 2 crochet et un scratch.
L'objectif est d'obtenir une pression homogène sur celui-ci sur la languette de la chaussure
quand on est en flexion.
Le ou les crochets servent à établir le degré de pression et le scratch à ajuster la répartition de cette pression.
Donc, on serre, on se lève, on se met en flexion et là, on voit si la pression est homogène sur toute la longueur de la languette.
Si c'est pas bien, on se rassied et on recommence.
Si on sent des points durs (même une fois sur les pistes), enlever la chaussure, bouger un peu le chausson et la languette et la remettre en la serrant de la même façon. Bien souvent, ça change tout : les points durs disparaissent.
D'une façon générale, bien tirer sur la languette de la chaussure, ne pas hésiter à la bouger latéralement jusqu'à ce qu'on trouve la position la plus confortable en flexion.
Il est inutile de serrer fortement la partie inférieure de la chaussure (ce qu'on appelle le sabot) pour ne pas gêner la circulation sanguine => Froid aux pieds => perte de sensations => Altération de la proprioception. L'avant pied ne doit simplement pas trop se balader dans la chaussure.
Il faut prendre son temps.
2) les chaussettes.
- Eviter soigneusement la formation de plis qui génèrent des points durs.
- Contrairement à ce que préconisent les équipementiers, j'utilise deux paires de chaussettes : Une paire de chaussette en soie au contact de la peau et une paire plus épaisse en laine par dessus sans bouclettes ou à bouclettes très courtes.
Explications :
Les frictions se produisent entre la chaussette et la peau. Les chaussettes en soie sont très fines et lisses. En les utilisant, l'essentiel des frictions se produit entre les chaussettes en soie et les chaussettes en laine.
Pourquoi la laine ? Parce qu'il y a moins d'échauffement qu'avec les produits synthétiques, mais comme je subis la tyrannie de ma femme et de mon fils qui sont des intégristes végans (la peste soit des intégristes de tout poil), je vais passer aux chaussettes en synthétiques. Dans les matériaux synthétiques, le Coolmax est probablement le meilleur compromis pour remplacer la laine et le bambou pour remplacer la soie.
Et une fois qu'on est blessé ?
Il existe des carrés de tissus siliconés de 5 mm d'épaisseur vendus en pharmacie. c'est efficace, mais très cher : Il en faut deux par jambe, donc ça te revient à plus de 100 €.
Personnellement, je découpe des rectangles aux longueur et forme voulues dans ces petits matelas en mousse (qu'on appelait autrefois des Karrimats) que l'on roule pour le mettre dans un sac. Il faut prendre les plus fins possibles (pas plus de 8 mm d'épaisseur).
Creuser la mousse aux endroits où l'on a des bosses ou des blessures dues à des échauffements.
Si la peau est entamée, il faut mettre une fine couche de tulle gras contre la partie endommagée et une large couche d'Elastoplast (ou mieux, d'une autre toile collante élastique mais plus fine dont je ne me rappelle plus le nom) par dessus pour s'assurer que le tulle ne bougera pas.
Placer ensuite le rectangle de mousse soigneusement au bon endroit dans la chaussure et le fixer à la languette avec ce scotch américain toilé gris.
S'il n'y a pas de lésions au niveau de l'épiderme :
J'enduis la face du carré de mousse qui doit être contre la peau d'une couche de silicone. Il faut bien laisser sécher, mais ça restera toujours un peu collant. C'est l'objectif.
Avant de skier, je place mon rectangle de mousse entre la chaussette et la peau. Grâce au silicone, ça ne bougera pas. C'est très efficace, mais ce n'est qu'une solution temporaire parce qu'après quelques jours, la peau en contact avec le silicone ne pouvant respirer, il va s'y développer de petits boutons ou des rougeurs. Mais quand on a vraiment très mal, ça permet de continuer à skier.
Après chaque séance de ski, masser les tibias avec une crème hydratante jusqu'à saturation en évitant les parties écorchées s'il y en a. Eviter les bains prolongés trop chauds (même si c'est bien agréable après une journée de ski).