Quelle belle réunion la nuit dernière dans le MGM Grand de Las Vegas (Nevada, USA). Si comme nous le verrons plus tard, l’affiche principale n’a pas déçu, les combats d’encadrements ont eux aussi tenu toutes leur promesses.

Crowley vient à bout de A.Ramos

Les hostilités débutèrent avec une véritable guerre de poids welters entre le très solide Abel Ramos (27-6-2, 21 KO) et l’invaincu Cody Crowley (22-0, 9 KO). Tête contre tête pendant douze round, les deux hommes n’ont jamais rien lâché.

Révélé face à Abdukakhorov, Crowley poursuit son ascension avec une victoire acquise de haute lutte mais méritée (116-112, 115-113, 114-114). Désormais proche d’une opportunité pour le titre WBC, on peine à l’imaginer réellement inquiéter l’actuel champion Errol Spence mais le Canadien fait désormais assurément partie des welters qui comptent.

Colbert dans la controverse

Pour Chris Colbert (17-1, 6 KO) et Jose Valenzuela (12-2, 8 KO), la victoire était impérative puisque qu’ils avaient tous deux subi leurs premières défaites lors de leurs précédentes sorties.

Ce fut clairement le genre de décision qui peut susciter beaucoup d’incompréhension tant le désigné vainqueur aura souffert. En effet, Colbert fut plusieurs fois touché voire au bord du KO, la première après moins de trente secondes de combat, allant lourdement au tapis sur un puissant crochet gauche de Valenzuela. Le New-Yorkais frisa à nouveau la correctionnelle au sixième avant d’être à nouveau ébranlé en toute fin de rencontre. Mais un combat se juge round par round et force est de constater qu’à ce jeu là les deux jeunes loups étaient au coude à coude après dix rounds même si de notre point de vue c’est bien Valenzuela qui méritait la victoire. Ce dernier avait d’ailleurs bien du mal à encaisser le verdict unanime (trois fois 95-94) en sa défaveur.

Sa prestation incite néanmoins à plus d’optimisme que celle de Colbert qui avait déjà été sérieusement secoué dans la catégorie inférieure par le modeste frappeur Hector Luis Garcia. Difficile désormais d’imaginer le natif de Brooklyn comme un boxeur dominant chez les poids légers.

Quoi qu’il en soit un grand coup de chapeau à ces deux talents qui ont prit le risque de s’affronter et ont livré un combat palpitant.

J.Ramos détruit Spencer

Là encore un duel qui promettait d’être riche d’enseignement entre deux jeunes boxeurs invaincus de la catégorie des super-welters. Jesus Ramos (20-0, 16 KO) mit rapidement fin aux suspense grâce à un premier round dominateur avec un knock-down réussi à clé.

Très imposant physiquement, le neveu d’Abel a méthodiquement détruit un très (trop) courageux Joy Spencer (16-1, 10 KO) round après round. La terrible punition prit fin au septième lorsque l’entraîneur et père de Spencer jeta l’éponge à notre grand soulagement. Ramos semble taillé pour jouer les premiers rôles dans la catégorie dans un futur proche, à suivre avec attention !

Benavidez finit fort

Enfin l’affiche tant attendue entre David Benavidez (27-0, 23 KO) et Caleb Plant (22-2, 13 KO) qui s’annonçait comme une superbe opposition de style aura respecté les attentes des passionnés.

Comme on pouvait le présumer, c’est Plant qui empocha les premiers rounds avec sa boxe tout en mouvement, sans jamais faire de grosses différences, mais avec quelques bon crochets gauches au corps et jabs bien sentis. Sûr de sa force, il abusait même de provocations envers son pourtant redoutable adversaire. Ajoutons à ça que le vénérable Kenny Bayless permettait à l’ancien champion IBF de s’accrocher à sa guise, réprimandant même Benavidez lorsque celui tentait de placer quelques coups dans ces phases de corps à corps.

Peut-être un brin frustré mais pas inquiet pour autant après cette première partie de combat peu souvent à son avantage, « El bandeja roja » commença à trouver plus régulièrement la cible au sixième, amorçant une deuxième partie de combat que les juges allaient considérer comme à sens unique, chacun d’entre eux accordant les six derniers rounds à Benavidez. Le Californien fut particulièrement dominateur lors des huitième, dixième et onzième reprise, faisant pleuvoir les coups sous tous les angles. Le visage de son opposant couvert de sang en raison d’une coupure (causée par choc de tête ?) ne faisant que renforcer cette impression. Avec beaucoup de courage et de panache, Plant trouva néanmoins les ressources pour rivaliser avec Benavidez au cours d’un dernier round de grande qualité et ainsi atteindre la limite, une victoire morale compte tenu d’un dernier tiers particulièrement éprouvant.

Benavidez conserve ainsi sa ceinture « interim » WBC des super-moyens avec des cartes de 117-111, 116-112 et 115-113.

Pas forcément très inspiré mais impressionnant sur la fin, il signe incontestablement la plus grande victoire de sa carrière, carrière qui stagnait depuis sa probante victoire sur Anthony Dirrell en 2019. Tout le monde attend désormais le choc face à Canelo. Opposé à John Ryder le 6 mai prochain, le Mexicain n’a pas de raison d’être inquiet outre-mesure.

 

 

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