Vainqueur d’un combat serré face au dur russe Arslan Yallyev, Tony Yoka s’est donné le droit de poursuivre son aventure dans le monde des poids Lourds. Toutefois, beaucoup d’interrogations demeurent quant à son plan de carrière ainsi qu’à propos de sa boxe.
Après s’être refait la cerise en Angleterre face à deux adversaires à sa main, Tony Yoka avait plusieurs objectifs pour son retour en France. L’essentiel étant, bien entendu, de venir à bout du dur et invaincu daghestanais Arslan Yallyev. Ce pari a été remporté par suite d’une décision unanime des juges.
Décision méritée mais peut-être un tout petit peu généreuse tant le champion olympique de Rio (2016) a encaissé les puissants jabs de son adversaire tout au long des dix reprises. Pesé à 117,800 kilos, ce qui constitue pour lui un record, Yoka n’a pas pour autant gagné en punch. Certes, il semble plus difficile à « bouger » dans les corps à corps, mais il lui manque encore cette frappe dissuasive qui empêche tout opposant de suivre son propre plan. Et comme Yoka ne profite que trop rarement de sa taille et de son allonge, il se retrouve souvent entrainé dans les échanges à mi-distance. En d’autres termes, il doit énormément payer de sa personne lorsqu’il monte sur le ring. Pour le public, le show est enthousiasmant, et les personnes présentes à l’Adidas Arena ne s’y ont pas trompées. Mais que se passera-t-il lorsque le niveau de l’opposition s’élèvera ?
Les imperfections peuvent être mises sur le compte de la pression qui pesait sur les épaules du Français, qu’une défaite aurait probablement rapproché de la retraite. Ce qui nous amène à la question de l’avenir…
Désormais sous la coupe du promoteur anglais Frank Warren, Tony Yoka espère un combat face à Joe Joyce pour une revanche de la finale olympique de Rio. L’idée aurait remué les foules en 2017, aujourd’hui elle servirait à se relancer vers le plus haut niveau, sans droit à l’erreur.
Paul GIBERSZTAJN