yquerlou a écrit : ↑17 oct. 2017, 17:21
]Effectivement, ta saison de ski avec le travail en pente doit bien entraîner/gainer tes jambes. C'est étonnant, je ne pensais pas.
Oui, ça parait incroyable, mais en fait, ça s'explique bien :
Avec des chaussures de skis, la flexion des genoux ne peut pas être inférieure à 7, 8 ou 10°. Je ne sais pas exactement en fait parce qu'on ne peut pas se baser sur l'inclinaison de base des chaussures au niveau des chevilles parce qu'on peut compenser en partie au niveau des genoux et des hanches. Mais bref, c'est l'ordre d'idées.
Quand tu les portes 7 jours sur 7 au moins 7/8 heures par jour, demeurer en flexion ne cause plus la moindre fatigue. Tu es habitué à ce que tes quadriceps soient perpétuellement contractés.
Ensuite, quand tu skies, excepté dans les piquets (slalom, géant etc.) out quand tu utilises certaines techniques spécifiques dans les bosses ou en neige profonde (avalement/déploiement essentiellement), tu es tout le temps en train d'amortir avec des angles de flexion à peu près entre 10 et 90°.
Ce sont à ces angles de flexion que tes genoux travaillent quand tu descends en courant des pentes fortes et là aussi, il s'agit d'un travail de freinage/amortissement, donc de contractions excentriques si j'ai bien compris.
C'est à peu près la même chose.
Tu as donc l'impression d'avoir des cuisses infatigables et d'une puissance formidable (les cuisses ne brûlent jamais), même sans le moindre entrainement (à part celui qu'implique la pratique du ski). C'est aussi réjouissant qu'illusoire.
Donc, c'est chouette, mais tu déchantes au premier footing sur le plat, parce que là, tu déploies jusqu'à des angles de flexion au niveau du genou proches de zéro et même négatifs à celui des chevilles. Et puis il y a les chocs.
En quelques minutes tes formidables cuisses si spécialisées deviennent comme du bois... Et je ne te parle pas de mollets qui ne bossent quasiment pas dans des pompes de ski : contractures, crampes, micro-déchirures, tendinites aux tendons d'Achille. L'angoisse. Impression qu'on ne pourra plus jamais courir, mais en fait, il faut seulement être patient.
Après une saison de ski, il me faut 15 jours en étant très progressif, très prudent et en soignant mes étirements avant de pouvoir courir à peu près normalement. Dans le même ordre d'idées, je ne peux pas jouer au tennis non plus.
En revanche, je peux faire du vélo immédiatement. Avec le cardio à reconstruire et le mal au fesse habituel, mais sans douleurs musculaires ou articulaires anormales (à part au niveau de la nuque). les lombaires bossent aussi énormément en ski, donc ça va de ce côté là également. Mais en vélo, la jambe n'est jamais en extension complète et il n'y a pas de chocs.
En général, au début, j'alterne des footings de 20 minutes en piétinant (8km/h à peu près) et des sorties en vélo de 2 heures. Ca paraît dérisoire, mais je ne peux pas faire plus. Au bout de deux mois, je peux courir sur des terrains variés (montées, descentes), mais pas trop durs (A cause de mes genoux bien fatigués par 35 saisons de ski), 2 ou 3 heures sans forcer ni ressentir de fatigue. Mais jamais bien vite : Entre 10 et 12 km/h sur du plat. Et fait, je m'efforce de ne pas continuer trop longtemps pour ménager mes articulations.