Opposé samedi soir à l’invaincu russe Arslan Yallyev, Tony Yoka doit conclure positivement le cycle de trois combats qui lui permettra de se remettre en selle à la suite des trois défaites subies en 2022 et 2023. Malheureusement, même une brillante victoire ne serait pas une garantie concernant la suite de sa carrière.
Neuf ans, déjà presque une décennie s’est écoulée depuis le retour des JO de Rio avec une médaille d’or autour du cou, une popularité au zénith, et un avenir radieux que plusieurs influents promoteurs tentaient de dessiner afin de convaincre le seul médaillé d’or français en Super-Lourds de l’histoire olympique à signer dans leur écurie. Beaucoup de temps perdu, et quelques erreurs sur et en dehors du ring auraient pu être oubliés si le sportif avait été à la hauteur des espérances du Français. Hélas, trois défaites indiscutables, contre des hommes qui ne faisaient pas partie de l’élite mondiale des poids Lourds sont venues plomber la carrière de Tony Yoka et les espoirs de Canal Plus qui avait cassé sa tirelire pour être son diffuseur attitré.
Marqué physiquement et probablement psychologiquement, le Français est parti se reconstruire au Royaume Uni en gagnant avant la limite deux combats à sa main face à des adversaires qui comptaient à peu près deux fois plus de défaites que de victoires. Il revient donc en France avec une confiance retrouvée et un physique plus massif (117,800 kg) qui est censé lui permettre de mieux tenir sa place dans le monde des hommes forts. Pour prouver son retour sur une trajectoire gagnante, Yoka devra se défaire du Russe du Daghestan Arslan Yallyev. Le Caucasien présente la particularité de n’avoir disputé aucun combat amateur avant d’entamer sa carrière pro. Venu du Kick-Boxing, il est légèrement plus petit que Yoka (5 cm) et plus léger de 8 kilos.
Bien plus valeureux que les deux adversaires battus en Angleterre par notre champion olympique, Yallyev constitue le test qui permettra de savoir si Yoka a enfin son mot à dire dans la catégorie des Lourds. Malheureusement, même une éclatante victoire ne suffirait sans doute pas pour convaincre Canal Plus de poursuivre l’aventure. Mais ce serait toutefois une énorme bouffée d’air frais !
Paul GIBERSZTAJN